La chapelle Notre Dame du Camp.
Le premier document officiel connu relatant l’aumônerie de Mourmelon est le rapport de place du 22 mai 1946, on peut lire que le Chef d’Escadron PETITHUGUENTIN, Major du Camp, mis à la disposition de l’Aumônier le bâtiment «jj ».
Le 6 décembre 1954, une circulaire de l’Aumônier Principal THEURET adressée aux aumôniers de la 6ème RM. (N. 789/E.M.6 :A.C.) dit:
« Nous venons de créer à la demande de Mgr l’Evêque de Chalons et avec l’appui total du commandement, le poste d’aumônier des Grands Camps de Champagne. C’est M. l’Aumônier Jean-Pierre FEUTEUN qui a fait démarrer cette nouvelle aumônerie. Le 1er janvier prochain, il sera remplacé par M. l’Aumônier Louis SIMON, aumônier parachutiste revenant d’Indochine. D’importants travaux, dont bénéficieront tant les aumôniers que les hommes des camps ou les soldats en manœuvre, sont en cours pour améliorer les locaux. »
Le 9 juin 1956 par la note de service N° 6133/EM6/4.5 Génie, le Général Commandant la 6ème Région Militaire affecta d’une manière définitive l’ensemble des bâtiments composant aujourd’hui l’Aumônerie Catholique de Mourmelon, aux amis de l’aumônerie.
Il s’agissait du bâtiment « jj », ancienne écurie, le bâtiment « uu » le pavillon de l’aumônier, le bâtiment « a’10 », « kk », « uubis », ainsi que les terrains avoisinant.
Le 6 août 1957, le bâtiment « rr » (grand bâtiment de l’aumônerie) fut également affecté et l’autorisation de faire une clôture fut accordée.
L’aménagement du bâtiment « jj» en chapelle sera la préoccupation principale des premiers aumôniers.
Ce bâtiment fut à l’origine l’une des nombreuses écuries du Camp. En 1945, les Américains la transformèrent en prison : un couloir central avec des cellules de part et d’autre. Avec l’aide « d’une centaines de bénévoles et sans aucune subvention militaire », mais largement soutenu par le Colonel GAYMARD Commandant des Grands Camps de Champagne et son fidèle adjoint le Capitaine VERDEIL, l’aumônier se mit à l’ouvrage. Il multiplia avec succès les initiatives pour résoudre les problèmes spirituels et moraux qui se posaient sur le Camp de Mourmelon. Il ne ménagea ni sa santé ni son argent personnel.
La future chapelle commença lentement à prendre forme. On commença par vider tout le bâtiment en arrachant les anciennes cellules. Les poutres en bois soutenant la charpente furent remplacées par des piliers en béton. Un faux plafond sur les bas cotés en tôle ondulés américaine et une fausse charpente apparente en bois de récupération d’anciens planchers au centre. Des ouvertures latérales furent percées pour éclairer la nef. N’ayant pas d’argent pour l’achat de vitraux, les « Minenglass » allemandes furent ingénieusement utilisées. Afin d’habiller les murs et éviter le salpêtres, des boiseries en chêne, également de la récupération, furent installées.
C’est ainsi que le 21 mars 1956, son Eminence le cardinal FELTIN, Archevêque de Paris vint bénir solennellement la nouvelle chapelle qui était alors loin d’être terminée, car les travaux durèrent encore durant 11 années.
Quelques semaines plus tard le clocheton fut doté d’une petite cloche qui resta muette pendant des années en raison de la fragilité de l’édifice.
Le 30 juin 1956, le Père Roger MARION, un homme plein de courage et débordant d’énergie fut affecté à Mourmelon. Ce fut l’homme providentiel. Malheureusement le Colonel GAYMARD venait de partir peu de temps avant en Algérie à la tête du 21ème RI. Un soutient précieux disparu.
Le nouvel aumôner se mit de suite à l’œuvre. Il fallait absolument achever les deux chapelles latérales, les dalles de béton au sol ainsi que le plancher au centre sous les bancs.
Le climat rude et humide de la région obligeait de recrépir rapidement l’ensemble du bâtiment de 50 mètre de long et 10 mètres de large. En effet cette construction en carreaux de terre ne supporte pas l’humidité.
Pour Noël 1956 l’installation du courant électrique fut achevée.
En 1957, le mur de l’entrée fut refait et une nouvelle porte d’entrée installée. L’intérieur de la chapelle fut recrépit et un chauffage permit maintenant les célébrations, même en hiver.
En juillet 1963, une partie du matériel de la chapelle MAILLOT de l’hôpital d’Alger fut affecté à l’aumônerie de Mourmelon. Ce précieux chargement contenait entre autre « 3 cloches, une horloge, un meuble de sacristie et les sièges du chœur.
L’une de ces cloches appelle aujourd’hui encore les fidèles à l’office, une autre disparue et la troisième fut mis en dépôt à Suippes en attendant de trouver l’argent pour la faire installer à coté de sa sœur.
En 1965, la peinture des murs intérieure fut entreprise par l’Adjudant-chef THIEBAUT, l’Adjudant DEMICI et Monsieur CHAMPION.
Fin 1967, l’installation électrique dû être refaite entièrement et en 1967, après 10 années d’attente, la zinguerie fut enfin posé par le Service du Génie.
Lentement les travaux avançaient et la chapelle devint de plus en plus belle et accueillante.
Depuis chaque aumônier apporta sa contribution à l’embellissement et l’entretient de cette chapelle.
Depuis 2006, cinquante ans après sa bénédiction, notre petite chapelle profite, comme à ses débuts, grâce à des bénévoles, d’un réaménagement et d’un entretient devenu urgent.
Depuis 54 ans, les familles militaires et civiles de Mourmelon et des alentours y célèbrent les sacrements et y chantent les louanges du Seigneur en portant dans leurs prières ces nombreuses personnes qui y ont apportées. L’Aumônier en place depuis 2006, remercie les deux Chefs de Corps successifs, soit le Lieutenant-colonel LECERF et le Lieutenant-colonel ANTROPIUS dont il a obtenu le soutien pour la poursuite des travaux.