Aumônerie Catholique de Mourmelon
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-538: Les colonisations
LES COLONISATIONS
 
 
            La période que nous abordons s'étend depuis le retour de l'exil en 538 jusqu'au seuil du Nouveau Testament, soit plus de 550 ans. Pendant ce demi-millénaire, la Palestine était successivement dominée par les Perses, les Grecs et leurs héritiers et les Romains. Une fois, le peuple colonisé a relevé la tête dans une révolte glorieuse et efficace mais dont les résultats politiques ont dégénéré lamentablement.
 
 
A.     LA DOMINATION PERSE
 
 
TA CAPTIVITE EST TERMINEE !
 
            La fin de la déportation, la liberté de repartir ! C'est cela que signifiait pour les déportés à Babylone l'édit de Cyrus le Perse. Après environ 70 ans d'exil la route du retour à Jérusalem est ouverte. Mais autre chose est de rêver à Jérusalem, autre chose est d'y retourner pour vivre réellement. Les déportés se sont assez bien habitués à la vie dans les plaines de Babylone. Il y a parmi eux déjà des déportés de la 4ème génération. Certains ont fait fortune dans le commerce et les banques. D'autres sont fonctionnaires, petits commerçants, propriétaires fonciers. Prendre la route de Jérusalem, c'est abandonner tout cela. C'est partir vers l'inconnu. Aussi, nombre d'exilés préféreront-ils rester à Babylone. Ils aideront les partants, "les réchappés de la captivité" (Ne 1, 3) par des dons en argent et en nature.
 
 
QUI REVIENT ?
 
            Le retour s'échelonnera sur un siècle et demi. Dès 537, une caravane se rassemble, probablement avec Sheshbasar, prince de Juda, descendant de David. Nous possédons une liste des rapatriés et pouvons nous faire une idée sur la composition des premiers groupes de Sionistes. Les prêtres y sont très nombreux, et pour cause, ils auront du travail. Il faut reconstruire le temple et réorganiser la liturgie. Les Lévites, clergé de second ordre, ne se bousculent pas. Ils n'ont rien à gagner à revenir. Ils continueraient à assurer des fonctions subalternes. Sur les 42360 personnes recensées, on compte 7337 esclaves et servantes. On note aussi des descendants d'étrangers (employés au temple) et des fils des esclaves de Salomon (anciens prisonniers de guerre). Ils n'ont rien à perdre à partir à l'aventure. La liste révèle clairement deux catégories sociales de laïcs : les gens aisés que l'on désigne par leur appartenance à une famille (les fils de...) et les autres que l'on nomme d'après leur ville d'origine (les hommes de ...). C'est donc un peuple bien mêlé et mû par des intérêts divers qui prend la route de Jérusalem.
 
 
DU REVE A LA REALITE
 
            Après 110 jours de marche, la première caravane arrive à Jérusalem. Un pèlerinage au rocher sacré avec ce qui reste du temple s'impose. C'est ensuite que les difficultés commencent. Les rapatriés n'arrivent pas dans un pays dépeuplé. Depuis 70 ans ceux qui n'ont pas été déportés ont reconstruit les villages, occupé et mis en valeur les terres. A côté d'eux, il y a des étrangers, anciens colons et nomades sédentarisés. Il ne suffit pas aux rapatriés de dire "Je suis un homme de..." pour récupérer maison et terres. Il faut discuter, faire valoir ses droits, marchander, racheter, se faire accepter, traiter avec les autorités locales, ménager les susceptibilités. Il a fallu quelques mois pour que les nouveaux arrivés puissent s'établir dans les villages autour de Jérusalem.

RECONSTRUCTION DU TEMPLE     537 - 515
 
            Le but officiel du retour était la reconstruction de la maison de Yahvé. Les rapatriés parent d'abord au plus pressé. Ils reconstruisent l'autel. Ainsi les sacrifices peuvent être offerts régulièrement. Ils restaurent ensuite les fondations du temple. A la fin de cette première étape des travaux, les anciens pleurent à haute voix. Ils avaient vu la gloire du temple de Salomon et sont déçus. Les jeunes, au contraire, éclatent de joie. Même les ennemis de Juda veulent se joindre à la construction : "Nous voulons bâtir avec vous, comme vous, en effet, nous cherchons votre Dieu !" (Esd 4, 2). Mais ce motif religieux cache aussi un motif politique. Ils se heurtent à un refus. Bientôt les travaux commencés dans l'enthousiasme s'arrêtent. Pourquoi ? Il y a peut-être l'action psychologique des gens du pays qui essayent de décourager les bâtisseurs. Il y a certainement les problèmes de la réinstallation liée aux mauvaises récoltes, aux famines (Ag 1, 5-11) et à l'insécurité : "Le salaire des hommes n'était pas payé et le salaire des bêtes était nul. Pour qui se livrait à ses occupations, aucune tranquillité à cause de l'ennemi"
(Za 8, 10).
 
            Les travaux du temple sont arrêtés pendant 17 ans. Ils reprennent en 520. Peut-être sous l'impulsion d'une nouvelle caravane de rapatriés. Certainement sous l'action des prophètes Aggée et Zacharie. Mais le satrape de Transeuphratène (le pays au-delà de l'Euphrate) voit ces travaux d'un mauvais œil. Il fait une enquête : "De quel droit construit-on ? Qui dirige les travaux ?". Il écrit au roi de Perse Darius. Celui-ci le rabroue vertement : "Laissez travailler ces gens ! Remboursez leurs dépenses sur les impôts de Transeuphratène ! Gare à celui qui s'oppose à cette entreprise ! L'édit de Cyrus doit être appliqué".
 
            L'immense chantier dure 5 ans. Le temple est terminé le 1er avril 515. Il est moins majestueux que celui de Salomon. Une des structures essentielles du peuple de la Bible est de nouveau en place. Ce temple sera embelli par Hérode. Il servira pendant 585 ans jusqu'en 70 après Jésus-Christ.
 
 
70 ANS DE SILENCE
 
            Nous savons très peu sur ce qui s'est passé en Juda pendant les 70 ans qui suivirent l'achèvement du temple. L'empire perse continue à s'étendre. Mais il échoue devant les Grecs à Marathon (490) et à Salamine (480). La Judée a un statut spécial dans l'empire perse. A sa tête : un haut-commissaire et un grand-prêtre. Ceux-ci dépendent du gouverneur de Samarie qui est lui-même sous les ordres du satrape de Transeuphratène résidant à Damas.
 
            C'est probablement vers la fin de cette période que les Judéens essayent de reconstruire Jérusalem et les remparts. Dans un climat de guerre et de révolte contre les Perses, il est facile aux Samaritains de dénoncer les Judéens auprès de l'empereur : "La ville rebelle travaille à reconstruire les remparts ! Attention une fois les murs relevés, ils ne payeront plus d'impôt !". La réponse d'Ataxerxes est brutale : "Arrêtez les travaux ! Démantelez la ville !". A Jérusalem c'est la détresse et la confusion : "Le rempart est en brèche et les portes sont incendiées" (Ne 1, 3). C'est alors que surgit Néhémie.

RECONSTRUCTION DES REMPARTS (NEHEMIE)
 
            Qui est Néhémie ? C'est un descendant des exilés demeurés à Babylone. Il a réussi à monter dans l'échelle sociale. Il est échanson du roi de Perse Ataxerxes à Suse. Il rencontre donc journellement le roi et la reine aux repas. Mais il a aussi gardé des liens avec ses coreligionnaires rapatriés à Jérusalem. Son frère Hanani le tient au courant de la situation difficile en Judée. Néhémie - par ruse ? Avec la complicité de la reine ? - réussit à faire fléchir l'intransigeance du roi qui avait fait démanteler Jérusalem. Il obtient un congé et même une mission pour se rendre au pays de ses pères en vue de reconstruire "la citadelle et le temple" (Ne 2, 9). Cela permet d'ailleurs au roi de Perse de renforcer son influence sur Juda, grâce à Néhémie, qu'il nomme gouverneur (Pehà = Pasha).
 
            Sa mission va être menée rondement : lettre de recommandation du roi, assurances de financement public, voyage à Jérusalem, inspection des remparts, appel aux volontaires, répartition des travaux, mépris des moqueries, des attaques et des pièges des ennemis. Dans une ambiance de camp retranché, les uns construisant, les autres montant la garde, l'œuvre est accomplie en 52 jours. On fête la dédicace des remparts 70 ans après la dédicace du nouveau temple. Nous sommes en 445. A Athènes, Socrate a 15 ans.
 
 
REFORMES SOCIALES
 
            Voici donc Jérusalem entourée de remparts. Mais la population de la ville est clairsemée. Les familles revenues de l'exil sont installées dans les villages alentour. Personne n'est chaud pour déménager. Néhémie se voit donc obligé de recourir au tirage au sort : 10% de la population est ainsi désigné pour aller vivre derrière les murs et à l'ombre du temple.
 
            La situation sociale n'est pas rose. Les anciens gouverneurs avaient pressuré le temple
(Ne 5, 15, 18). La pauvreté grandit. Le prêt à intérêt et l'esclavage pour dette qui en découle faussent les rapports humains : "Nous avons dans la mesure de nos moyens racheté nos frères juifs qui avaient été vendus aux nations. Et c'est vous maintenant qui vendez vos frères pour que nous les rachetions"
(Ne 5, . Néhémie fait abandonner les dettes, restituer les champs et libérer les frères.
 
 
REFORMES RELIGIEUSES
 
            Après 12 ans, en 433, Néhémie est rappelé à la cour du roi à Suse. Il reviendra à Jérusalem probablement en 430. Il est probablement accompagné d'Esdras, le scribe qui va l'aider à mettre le doigt sur un certain nombre d'abus. Car il y en a ! Des païens logent dans les dépendances du temple, les Lévites et les prêtres ne remplissent plus leur fonction. La maison de Yahvé est délaissée. Le sabbat n'est plus respecté. De nombreux juifs - même les fils d'un grand prêtre - se marient à des étrangères. Les enfants ne savent plus le parler juif et baragouinent des langues des peuples voisins.
 
            Par des mesures énergiques, Néhémie essaye de rétablir l'ordre de la Loi. Mais combien de temps sa réforme peut-elle durer ? Une action ponctuelle ne suffit pas. Pour faire durer la réforme il faut lui donner une base institutionnelle. C'est Esdras qui va s'en occuper.

LA LOI DE DIEU, LOI D'ETAT
 
            Esdras était scribe spécialiste de la loi d'Israël. On dirait aujourd'hui secrétaire d'Etat aux affaires juives. Ayant constaté les abus et secondé Néhémie dans son action de réforme religieuse, il revient à la cour du roi de Perse. Pas pour longtemps. Il retourne à Jérusalem (probablement en 427) avec dans ses bagages un document de poids : le firman d'Atarxerxes. C'est un décret royal comportant trois clauses :
 
            1.         La permission de s'établir à Jérusalem pour les juifs venant de Babylone.
            2.         La promotion de la loi juive en loi d'Etat.
            3.         Des dispositions financières : c'est le trésor officiel qui subventionnera le culte du temple.
 
            Arrivé à Jérusalem en Juillet, Esdras procède à la lecture solennelle de la loi de Dieu qui a maintenant force de loi d'Etat. Le sabre et le goupillon. Pendant 7 jours devant la porte des eaux, le peuple écoute la lecture (en hébreu) et les explications (en araméen) du scribe Esdras, installé sur une estrade de bois. Ils pleurent, se réjouissent, célèbrent. Le deuxième élément de la société est en place : la loi de Moïse garantie par le roi de Perse.
 
 
UN JUDAISME PUR ET DUR
 
            Mais il ne suffit pas de lire et de fêter la Loi. Il faut l'appliquer. C'est là que le bât blesse. Le problème crucial est le mariage avec les étrangères. Pour Esdras, il n'y a qu'une solution : la séparation d'avec les étrangers. Les épouses et même les enfants devront retourner dans leur pays.
 
            Une cérémonie pénitentielle permet de préparer le peuple aux décisions. Une commission est mise en place pour examiner cas par cas. Une liste des coupables est dressée : 17 prêtres, 10 Lévites, 90 laïcs. Une cérémonie expiatoire réconcilie le peuple avec Dieu. Les engagements pour l'avenir sont précisés et signés par les responsables.
 
            Le judaïsme pur et dur est né. Il commence à être mis en pratique. La société s'organise autour du temple reconstruit, de la Loi proclamée puis réécrite. L'autorité et l'argent des rois perses y apportent leur part. Mais la vie ne s'arrête pas. Bientôt l'empire perse va être ébranlé. Déjà des voix se lèvent pour ridiculiser le racisme renaissant. Voyez le livre de Jonas ! Bientôt les juifs dispersés parmi les nations feront entendre leur voix.
 
 
 
B.     LE RAZ DE MAREE DE L'HELLENISME
 
 
            L'empire perse comporte 127 provinces de l'Inde à l'Ethiopie (Est 1, 1). Il dispose de 120000 soldats et de 30000 mercenaires. Mais c'est un colosse aux pieds d'argile (Dn 2, 33). Il va crouler comme un château de cartes sous les coups d'Alexandre le Grand.

ALEXANDRE LE GRAND
 
            Fils de Philippe II, roi de Macédoine, il prend le pouvoir à 20 ans, après l'assassinat de son père. Il est grec par son père, barbare par sa mère, à la fois mystique et réaliste. Elève d'Aristote, il aime la culture grecque. Il saura la répandre et la dépasser. A cette culture grecque diffusée hors de Grèce, on donnera le nom d'hellénisme. Il met en pratique le rêve de son père : battre les Perses. Cela lui permet aussi d'unir les cités grecques. Bien que ne disposant que 35000 hommes et de 160 navires, il conquiert l'Asie Mineure (en 333), la Palestine (en 332), l'Egypte et Babylone (en 331), l'ancienne Perse et pousse jusqu'aux frontières de l'Inde (327).
 
            Partout il fonde des villes, foyers de la culture grecque. On compte environ 70 villes qui portent le nom d'Alexandrie. Mais en 327, suite au mécontentement de ses généraux, il est obligé de se replier sur Babylone où il s'installe. Il épouse Roxiane, une fille d'un seigneur de Bactriane (Nord de l'Afghanistan). On dit que 10000 de ses soldats ont épousé des femmes asiatiques. Il oblige les Perses à apprendre le grec, la "koinè", qui deviendra la langue courante dans tout le bassin méditerranéen. Il oblige les Grecs à apprendre les langues iraniennes. Le premier grand empire mondial unissant l'Orient et l'Occident est né.
 
            Alexandre meurt le 12 juin 323 de la malaria. Il avait 33 ans. Que va devenir le monde ? Ses généraux, prétendants au trône, se battent pendant 20 ans. Il en résultera 3 royaumes : le premier en Occident, en Grèce. Le second en Asie depuis la Turquie jusqu'en Inde. A sa tête Seleucus qui fonde la dynastie des Séleucides. Le troisième royaume se situe en Egypte. A sa tête Ptolémée qui fonde la dynastie des Ptolémées (ou Lagides). Les femmes de cette lignée s'appelleront Cléopatre. Les Ptolémées d'Egypte d'Egypte s'empressent d'annexer la Palestine comme glacis contre leur puissant voisin. La Judée se trouve donc avec un nouveau maître : après les empereurs perses, après Alexandre le Grec, voici Ptolémée Ier : un Grec, Aryen, successeur des pharaons d'Egypte.
 
 
L'HELLENISME PACIFIQUE
 
            L'empire d'Alexandre va se décomposer par paliers. Mais la culture hellénistique qu'il a commencé à diffuser continue à se répandre, à pénétrer les mentalités et les sociétés et à s'adapter aux peuples nouveaux. Les villes fondées par Alexandre avec leur gymnase, leur bibliothèque, leur musée, seront des centres moteurs de la diffusion de l'hellénisme. La Judée ne sera pas à l'abri de ce raz de marée d'idées nouvelles faites d'élégance, de clarté, de raison, de beauté artistique, d'un désir de vie sociale agréable, d'un mélange de religion. Il n'est pas difficile de se représenter les premières réactions des fidèles, surtout après le raidissement moral et doctrinal opéré par le scribe Esdras.
 
            Mais en même temps un courant favorable à l'hellénisme se fait jour. Face aux purs (les Assidims) nous trouvons des hellénisants ouverts aux idées nouvelles. Il s'agit surtout de commerçants et de l’aristocratie. La ville d’Alexandrie va d’ailleurs attirer de nombreux juifs. Ils y sont bien plus nombreux qu'à Jérusalem. Pendant un siècle cela ne se passe pas trop mal en Palestine. On peut parler d'un hellénisme pacifique. Les Ptolémées respectent la religion et les coutumes juives. L'hellénisme marque insensiblement les esprits. En 198, après la victoire de Panion, les Séleucides de Syrie annexent la Palestine. Le même modus vivendi pacifique continue encore pendant une trentaine d'année.
 
 
L'HELLENISME PERSECUTEUR
 
            En 175 un nouveau roi monte sur le trône des Séleucides : Antiochus IV Epiphane. Il décide que tous les sujets de son royaume doivent pratiquer la même religion. Il fait installer une forteresse face au temple de Jérusalem, l'Accra. Un décret abolit les privilèges dont jouissaient les juifs. La loi de Moïse est caduque. Seule la loi grecque est valable.

            Jason (nom grec de Josué) qui a obtenu une nomination de grand prêtre à prix d'or, installe un gymnase à côté du temple. Il envoie de l'argent pour les jeux grecs à Tyr. Il reçoit Antiochus Epiphane à Jérusalem. Tout cela équivaut à un rejet de la tradition juive par le grand prêtre lui-même. Sommet de la honte : le roi Antiochus installe une statue de Jupiter olympien (dieu grec) dans le temple de Jérusalem
(1 M 1, 54). Pour les juifs, il n'y a que trois solutions : l'apostasie, le martyre ou la révolte. L'apostasie : certains iront même jusqu'à se faire refaire des prépuces pour supprimer toute trace du rite de la circoncision (1 M 1, 15). Le martyre : nous en possédons deux récits poignants d'un vieillard et d'une mère avec sept fils. La révolte : elle gronde dans beaucoup de cœurs. Une étincelle suffira pour la faire exploser. Elle jaillira dans le village de Modin.
 
 
LA REVOLTE DES MACCABEES
 
            Ecœuré par la situation à Jérusalem, Mattathias et ses fils se réfugient à Modin. Mais ils n'y sont pas à l'abri. Le contrôleur des édits royaux arrive dans le village. Il veut obliger tout le monde à sacrifier à la grecque. Mattathias refuse. Un autre juif veut obtempérer. Mattathias le tue. Il tue aussi l'officier syrien. Il appelle à la révolte et prend le maquis avec ses cinq fils et une bande de volontaires.
 
            Il meurt comblé d'âge. Il laisse son testament et sa succession à son fils Judas surnommé "maccabée" ce qui veut dire le "marteau" : Judas-Martel. En effet, il va marteler et harceler les troupes syriennes et leurs alliés. Il les battra les unes après les autres. Le 14 Décembre 164 il peut procéder à la purification du temple. Il cherche appui auprès d'une nouvelle puissance montante : Rome. Quand on sait comment Rome traitera les juifs, on sourit à lire l'éloge de Rome en 1 M 8. Il obtient un édit de tolérance (2 M 11, 27-33). La liberté religieuse est de nouveau assurée. Mais Judas continue la lutte. Il vise aussi des fins politiques. Il est tué en 160 dans une bataille où il s'était engagé témérairement.
 
            Son frère Jonathan le remplace. C'est un rusé diplomate. Il profite des dissensions à la tête du royaume séleucide pour arriver à ses fins. Bien que n'étant pas de famille sacerdotale, il se fait nommer grand prêtre par un successeur du roi qu'il combattait auparavant. Mais il tombera dans un piège tendu par un général ennemi et sera exécuté. Son frère Simon sera le 3ème chef de la révolte. Il continue dans la même ligne. Il obtient l'exemption de l'impôt royal. Le 4 Juin 141, il réussit à faire capituler les troupes syriennes de l'Accra (en face du temple). Il se fait reconnaître comme grand prêtre, ethnarque et stratège. Il mourra assassiné avec toute sa famille. Seul son troisième fils, Jean, échappe au massacre.
 
            Après 25 ans de guérilla et de manœuvres politiques, pour la première fois depuis l'exil, Juda est de nouveau indépendant. Le peuple de la Bible a retrouvé son temple, sa loi, ses frontières. Il ne manque que le roi. Qu'à cela ne tienne !
 
 
UNE NOUVELLE DYNASTIE
 
            Simon était le dernier des Maccabées. Son fils Jean Hyrcan sera le premier de la dynastie des Asmonéens. Pendant 70 ans, cette nouvelle famille royale va laisser se défaire pierre par pierre l'édifice construit par les luttes des fils de Mattathias.
 
            Les Maccabées étaient le symbole de la lutte contre l'hellénisme. Les Asmonéens se rallieront le plus souvent aux hellénistes. Le parti des Assidims (les purs), qui commence à s'appeler pharisiens (les séparés) prend de plus en plus de distance vis-à-vis du pouvoir. Le parti des Sadducéens, plus ouvert aux idées étrangères, plus rationalistes (ils nient la résurrection) veut adapter la religion juive aux courants modernes.
 
            (Les renseignements sur cette période de l'histoire ne viennent pas des livres bibliques mais en grande partie d'un auteur juif et romain : Flavius Josèphe).

            Triste dynastie que les Asmonéens, descendants directs des Maccabées, mais qui n'en gardent que le nom (Mattathias portait aussi le nom d'Asmonée). En voici les figures : Jean Hyrcan, fils de Simon, n'ose pas encore prendre le titre de roi (134-104). Aristobule, premier roi asmonéen, ne règne qu'un an (104-103). Alexandre Jannée occupera le trône pendant 27 ans pour le malheur de son peuple. C'est un vrai tyran avide de pouvoir et de sang. Il fait crucifier 800 Pharisiens sous les murs de Jérusalem (103-76). Alexandra, sa femme, lui succède. Sous son règne, les Pharisiens prennent de plus en plus de pouvoir sur le peuple. A sa mort, la lutte pour la succession est ouverte. En plus de ses deux fils, un Iduméen (du pays d'Edom) Antipater (le père d'Hérode) est candidat au trône. Les partis ne trouvent plus rien de mieux que d'en appeler au général romain Pompée. Autant se jeter dans la gueule du loup.
 
 
C.     LA COLONISATION ROMAINE
 
 
LES ROMAINS A JERUSALEM
 
            Judas Maccabée avait jadis sollicité de loin l'appui de Rome. Les Romains étaient d'ailleurs ravis de soutenir les petits peuples contre les grandes puissances. Mais maintenant la situation était différente.
 
            Le Romain est aux portes. Le général Pompée campe en Syrie. A l'appel des partis adverses, il rentre à Jérusalem sans combat. Seul, le bloc du temple résiste pendant 3 mois. La Palestine n'arrivera plus à se dégager de l'emprise des légions romaines. Nous sommes en l'an 63 avant Jésus-Christ. En Gaule, Vercingétorix a 17 ans.
 
            Les derniers Asmonéens ne sont que des pantins de Rome manœuvrés par Antipater l'Iduméen qui, pratiquement, dirige leurs affaires. Il travaille successivement avec Pompée (48-44), puis avec les assassins de César (44-43).
 
 
HERODE SUR LE TRONE DE DAVID
 
            Antipater meurt assassiné en 40. Son deuxième fils, Hérode, joue des coudes. Il réussit à se faire donner le titre de "roi associé" par le Sénat Romain. Il lui faut alors conquérir son royaume. Il le fait dans un bain de sang. Tous ses rivaux, les derniers Asmonéens, sont exécutés. Voici donc un prince étranger sur le trône de David. Son mariage avec Mariamne, princesse asmonéenne (qu'il fera également exécuter) lui donne une certaine légitimité. Il entreprend de grands travaux. Il fait construire des villes romaines, centres de culture hellénistique. Il transforme Jérusalem en un immense chantier. Il fait reconstruire et embellir le temple de Jérusalem essayant ainsi de se concilier les juifs. Son règne de 33 ans (37-4) se termine comme il a commencé : dans les intrigues familiales et dans le sang. Cinq jours avant sa mort, il fait encore exécuter un de ses fils.
 
 
LA SOCIETE OU VIVRA JESUS
 
            Tout à la fin du règne d'Hérode, incognito, naît Jésus de Nazareth. Le récit du massacre des innocents de Matthieu (Mt 2, 13-23) rend très bien compte de la psychologie d'Hérode.
 
            Peu à peu, nous avons vu se mettre en place les structures sociales, le pouvoir politique, les tendances idéologiques, le cadre architectural qui formeront la trame de la vie de Jésus : le temple rénové, la loi de Moïse, un pouvoir à la solde de Rome, le grand prêtre, les Pharisiens, les Saducéens, les villes hellénistiques (païennes), les légions romaines, l'impôt dû à César, les injustices sociales, la possibilité de révoltes, le supplice de la croix, le repli sur un judaïsme dur et l'ouverture aux païens.

 
SURVOL D'ENSEMBLE
 
1.         De la période perse (538-332), nous avons :
                        - Des dossiers historiques dans ESDRAS-NEHEMIE
                        - Des écrits prophétiques, notamment AGGEE et ZACHARIE qui sont intervenus en 520 pour relancer la construction du temple. Peut-être aussi JOEL et ABDIAS.
                        - Des écrits de la Sagesse : le livre des PROVERBES retravaillé et le livre de JOB qui soulève le problème de la souffrance du juste.
                        - Deux récits pittoresques qui ridiculisent le nombrilisme des réformateurs religieux : le livre de JONAS montre que les païens sont plus prompts à se convertir qu'un prophète d'Israël ; le livre de RUTH nous fait savoir que l'arrière-grand-mère de David était une étrangère.
                        - Enfin, il faut noter qu'à cette période on rassemble et on réorganise le PENTATEUQUE (5 premiers livres de la Bible) et les PSAUMES.
 
2.         Dans la période hellénistique (332-63) nous pouvons distinguer :
                        - Les écrits correspondant à l'hellénisme pacifique : un prêtre de Jérusalem retrace toute l'histoire biblique dans les CHRONIQUES. Un sage provoqué par l'hellénisme crie tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : QOHELETH. Un autre sage, conservateur, essaye cependant de tenir compte du monde qui change : le SIRACIDE ou l'ECCLESIASTIQUE. Le livre de TOBIE vise à soutenir la foi des juifs de la dispersion. Le CANTIQUE DES CANTIQUES rassemble et interprète des beaux chants d'amour.
                        - Les écrits correspondants aux luttes maccabéennes. Le prophète DANIEL éclaire les difficultés présentes en donnant une vue d'ensemble de l'histoire où Dieu interviendra (Apocalyptique). Nous y reviendrons p. 35. Les livres d'ESTHER et de JUDITH redonnent du cœur au peuple en racontant des libérations opérées par des femmes. Les deux livres des MACCABEES donnent le récit des persécutions et des luttes entre 175 et 124.
 
3.         Les Romains sont déjà à Jérusalem quand le dernier livre de l'Ancien Testament est écrit en grec dans une ville hellénistique à Alexandrie : le livre de la SAGESSE.
 
Heure  
   
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Prochaine(s) Messe(s):  
  Chaque samedi à 18h00
Chaque Dimanche à 10h30

24 décembre à 17h00 : Messe de la nuit de Noël
(animée par nos amis du Pacifique)
24 décembre à 22h00 : Messe traditionnelle de la nuit de Noël
25 décembre à 10h30: Messe du jour de Noël
1er janvier à 10h30 : Messe de Sainte MArie Mère de Dieu
18 février à 10h30 : Messe des Cendres
02 avril à 18h00 : Messe du Jeudi Saint
03 avril à 18h00 : Office de la Passion
04 avril à 18h00 : Vigile Pascale
05 avril à 10h30 : Messe de Pâques
13 mai à 18h00 : Messe anticipée de l'Ascension
23 mai à 10h30 : Messe de la 1ère communion (1ère partie)
31 mai à 10h30 : Messe de la 1ère communion (2ème partie)

Les 14, 16 et 17 mai mai, en raison du PMI à Lourdes, il n'y aura pas de messes

15 août à 10h30 : Messe de l'Assomption
1er novembre : Messe de la Toussaint
02 novembre à 18h00 : Messe des Défunts
 
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